Un cahier de travail de François-Victor Hugo restauré

François-Victor Hugo (1828-1873) reste connu pour avoir réalisé la première traduction des œuvres complètes de William Shakespeare. Le musée conserve plusieurs de ses manuscrits dont un gros cahier de notes qui lui servait pour ce travail monumental. Souvent manipulé par François-Victor, d'un papier fragile, ce fort volume présentait plusieurs problèmes : des pliures et surtout des cassures du papier causant des lacunes. Une restauration était donc nécessaire avant une numérisation qui éviterait de manipuler le cahier à l'avenir.

L'intervention.

La restauration a été confiée à Erika Schoirfer et Blandine Durocher. Un examen attentif de l'ouvrage a permis de faire le bilan des altération et de déterminer l'extension du dépoussiérage et des interventions. L’ouvrage n’a pas été dépoussiéré en totalité. Les résidus présents entre les pages et dans les fonds des cahiers ont été laissés en place car ils représentent un matériel archéologique exploitable (cheveux, ongles, poils, fibres et matériel végétal, etc.).

La couverture.

Le cuir et les zones de carton émoussé et lacunaire, ont été ré-encollées. La zone de carton fendu du plat inférieur a été stabilisée. Les parties de cuir déchiré ont été stabilisées et remontées à l’aide de papier japonais collé au verso



Le bloc-texte.

Les altérations mécaniques ont été stabilisées à l’aide de papier japonais. Ces consolidations ont été posées de préférence au verso des pages, sinon au verso des zones de tracés. Lorsque cela était nécessaire, des renforts ont pu être posés sur la face manuscrite en évitant, si possible, les zones encrées pour une meilleure lisibilité à la numérisation. Les zones lacunaires présentant un risque de déchirure, de perte d’élément, de perte de lisibilité ont été renforcées ou comblées, à l’aide d’un voile de papiers japonais pré-teintés de différents grammages. Le cas échéant, les morceaux retrouvés et identifiés ont été réintégrés ; c’était la partie la plus délicate de l’opération et la plus importante afin d’éviter une perte irrémédiable du texte. Les fonds de cahiers fendus (en tête et en queue) présentant une instabilité ont été refixés tandis que les déformations ont été allégées lorsqu’elles posaient des soucis structurels (réintégration de feuillets partiellement détachés), ou de lecture des tracés manuscrits.