Habiter l’exil KLAVDIJ SLUBAN

06 nov. 2014 au 01 mars 2015

dans le cadre du Mois de la Photo 2014

Les photographies que KlavdijSluban a réalisées en 2013 à Hauteville House s’inscrivent dans une tradition que la maison d’exil de Victor Hugo à Guernesey a suscitée dès son origine. Photographe de l’ailleurs attiré par les lieux ténébreux et insolites, KlavdijSluban tente de percer les mystères de ce lieu de mémoire et de poésie que le poète conçut à son image, foisonnant et sépulcral.


Habiter l’exil KLAVDIJ SLUBAN

06 nov. 2014 au 01 mars 2015

Du clair-obscur au sombre-obscur

 A travers le « sombre obscur » et le « clair obscur » comme il le dit lui-même, l’artiste explore les aspects invisibles de cette demeure où chaque objet fait sens et parvient à nous donner une vision lumineuse, inédite et contemporaine de l’univers de l’écrivain.

 

« A peine débarqué de l'archipel des Kerguelen - sa désolation, son vent, ses manchots - sur le départ vers l'Amérique centrale - ses jeunes désœuvrés, ses gangs, ses prisons - l'étape dans les îles anglo-normandes se présentait comme une station intermédiaire. L'idée de visiter Hauteville House, la maison de Victor Hugo durant ses quinze années d'exil à Guernesey, était bien là, depuis longtemps. D'autres ont précédé. La datcha de Tchekhov à Yalta ou bien l'appartement communautaire d'Akhmatova à Saint-Pétersbourg. L'esprit du lieu, lorsqu'il est respecté, induit alors cette rencontre intime avec l'écrivain qui pourrait ne s'être absenté/e que le temps d'un thé dans la chambre avoisinante.



De l'évidente nécessité de plonger en cet antre suintant la douleur, la résidence d'artiste sur toute une année s'est imposée.

Hors saison, la maison fermée au public devient ouverte aux fantômes. Espace de vie et espace littéraire s'enchevêtrent en une prouesse de design intérieur minutieusement orchestrée par le génie du lieu qui laisse au visiteur juste assez d'espace...pour y poser son regard. Hauteville House n'est pas une maison de campagne, ni une maison de villégiature, ni une maison à vivre d'ailleurs. Les enfants de Victor Hugo le lui ont bien assez reproché. L'accueil monacal réservé au visiteur respectueux permet de s'abîmer dans les méandres de la maison-livre pensée comme  une suite de développements, digressions, rappels, crochets, détournements.

Du clair-obscur au sombre-obscur, la divagation peut commencer ».  

KlavdijSluban

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