Hugo invite Dostoïevski Les Frères Karamazov photographiés par Alexeï Vassiliev

19 févr. au 07 avr. 2013

Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski (1821-1881) fut fortement influencé dans sa jeunesse par les œuvres de Victor Hugo, notamment Le Dernier Jour d’un condamné (1829) ou Notre-Dame de Paris (1831) et sensible aux thèmes universels abordés par l’écrivain français parlant de "résurrection de l'homme, écrasé par l'oppression injuste, par la stagnation des siècles et par le préjudice social".


Hugo invite Dostoïevski Les Frères Karamazov photographiés par Alexeï Vassiliev

19 févr. au 07 avr. 2013

La rencontre entre ces deux génies de la littérature n’eut pas lieu au XIXe siècle

Il était donc tentant de les réunir enfin dans l’appartement de Victor Hugo près de 150 ans plus tard. Cette invitation rend hommage à l’admiration que l’écrivain russe portait à Victor Hugo. Il écrit dans une lettre adressée en 1877 à S.E. Lourié, Les Misérables (1862) ont été publiés au même moment (1862) que mon Crime et Châtiment (1866). Le défunt Fiodor Tiouttchev, notre grand poète, et bon nombre d’autres personnes trouvaient Crime et Châtiment supérieur aux Misérables. Mais avec toute ma sincérité, du fond de mon cœur, contre l'avis unanime de nos experts, je le contredis et reste persuadé du contraire".



Les personnages d’un roman produisent des images mentales qui peuvent s’imposer comme des types de référence. Les artistes ont le privilège et la capacité de leur donner un corps. Ainsi ceux créés par Gustave Brion pour Les Misérables (notamment Cosette) peuvent devenir des images inscrites dans l’inconscient collectif.  Musée de l’iconographie hugolienne et ouverte à la création contemporaine, la Maison de Victor Hugo est attentive à ce travail de l’imagination qui tisse des liens si forts entre le texte et l’image.

Une quinzaine d’oeuvres du photographe russe Alexeï Vassiliev

La Maison de Victor Hugo est donc très heureuse de présenter ces oeuvres évoquant Les Frères Karamazov de Dostoievski. Tous ces personnages troublés et troublants – anonymes transformés en figures de roman – prennent corps pour devenir réels et familiers tout en gardant leur force d’évocation universelle. Ces Des-Apparitions comme les appelle Alexeï Vassiliev « sont les multiples visages de l’homme, proie des abysses et fou d’étoiles (…) Les personnages disparaissaient, revenaient, apparaissaient de nouveau sous différents traits. Je sentais qu’ils cherchaient à me troubler, à me tromper, me décourager peut-être. Mais j’ai résisté et les portraits ont pris forme. Alors les personnages se sont évanouis, me laissant seul face à leurs portraits, à mon portrait et au vôtre puisque tous nous sommes Les Frères Karamasov ».

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