La longue et tragique histoire du Monument à Victor Hugo d’Ernest Barrias
16 oct. 2018 au 20 janv. 2019
A l’occasion de la « Semaine de la sculpture » initiée par le Salon Fine Arts Paris, un ensemble d’œuvres et de documents rarement montrés est exposé dans le petit cabinet de l’appartement de Victor Hugo présente le monument de Barrias aujourd'hui disparu.
La longue et tragique histoire du Monument à Victor Hugo d’Ernest Barrias
16 oct. 2018 au 20 janv. 2019
Le monument
Plus de vingt ans auront été nécessaires à son érection. Il fut détruit moins de quarante plus tard ! Pourtant le monument à Victor Hugo d’Ernest Barrias, point culminant du culte rendu au grand homme, aura inscrit son hommage dans l’espace parisien, sur la place qui porte son nom, entre la maison où il est mort et l’Arc de Triomphe où il fut veillé avant d’être conduit au Panthéon.
La Maison de Victor Hugo conserve d’importantes archives sur ce monument, contemporain de sa création et dont son fondateur, Paul Meurice, fut la cheville ouvrière.
L’histoire en détail
En 1881 : un comité se forme pour élever un monument à Victor Hugo, comprenant Clémenceau, Schoelcher, Renan, Berthelot, Banville, Coppée, Leconte de Lisle, Dumas fils, Daudet, Puvis de Chavannes, etc. Une souscription est lancée, mais ne recueille aucun écho, l’usage interdisant qu’on élève un monument à une personnalité vivante 1885 : à la mort de Hugo, Dalou élabore une esquisse. 1886 : le projet est repris, et une souscription relancée, qui rapporte 110 000 F. Auguste Vacquerie et Paul Meurice abandonnent au profit de l’entreprise leur droits d’auteur. Un concours confidentiel est organisé entre Falguière et Barrias.
En 1895, le projet est définitivement confié à Barrias. 1896 : un contrat est passé avec le sculpteur, qui obtient un atelier dans la Galerie des machines. Les reliefs sont confiés à Falguière. Paul Meurice demande à la ville de Paris un emplacement pour le monument ; le conseil municipal accorde l’ancienne place d’Eylau, voisine de l’hôtel où était mort le poète. 1900 : Falguière meurt sans avoir effectué les reliefs, qui reviennent à Barrias. 1902 : inauguré le 26 février (jour anniversaire de la naissance de Victor Hugo), en présence du président de la République, du préfet de la Seine, de la famille.
Dès l’inauguration, le monument a fait l’objet de nombreuses critiques.
En 1905, après la mort de Paul Meurice, on décide de l’ajout de médaillons : Paul Meurice, Auguste Vacquerie, Charles Hugo et François Hugo, par les sculpteurs Chaplain et Puech.
En 1941 la statue est fondue sous le régime de Vichy. Les bas-reliefs ont été "sauvés" et sont maintenant à Veules les Roses et à Calais.