Portraits d'écrivains de 1850 à nos jours

05 nov. 2010 au 20 févr. 2011

Dans le cadre du Mois de la Photo, la Maison de Victor Hugo s'est associée aux collections Roger-Viollet et à la Maison Européenne de la Photographie afin de faire ressortir l'originalité et la complémentarité de ces collections.


Portraits d'écrivains de 1850 à nos jours

05 nov. 2010 au 20 févr. 2011

Les écrivains au temps d'Hugo

Les photographies de la Maison de Victor Hugo présentent des portraits du poète, de son entourage et des images des lieux où il vécut. Son exil à Jersey entre 1852 et 1855 marque sa véritable rencontre avec la photographie. Dans les clichés de l'Atelier de Jersey, il se met en scène avec une grande liberté. Les portraits d'Edmond Bacot des années 1860 à Guernesey témoignent d'un Victor Hugo au statut social et politique retrouvé. Ceux de Nadar saisissent la force et la sérénité du grand homme, génie littéraire et conscience politique de son temps. Autre grande portraitiste du XIXe siècle, Julia Margaret Cameron, s'inspire directement de la littérature. En écho, le reportage d'Olivier Mériel en 1998 à Hauteville House, maison d'exil d'Hugo à Guernesey, renvoi l'un vers l'autre écrivain et photographe.

Portraits d’écrivains au XXe siècle

Les collections Roger-Viollet

offrent le contrepoint journalistique aux deux autres collections. Créée en 1938 par Hélène Roger et Jean Fischer, l'agence Roger-Viollet se lance après la guerre dans une politique d'acquisition. Les collections se portent aujourd'hui à quelque six millions d'œuvres, léguées à la Ville de Paris en 1985. L'ensemble exceptionnel de portraits d'artistes et d'écrivains en est l'un des fleurons. Les portraits d'Albert Harlingue, Henri Martinie, Henri Manuel, Laure Albin-Guillot, Pierre Choumoff, Bernard et Boris Lipnitzki nous invitent à découvrir le travail des reporters et photographes de studio du début du XXe siècle à la fin des années 1950. En contraste avec les œuvres de la MEP, ils montrent une facette plus intime des écrivains, entre points de vue de photographes et exigences de la presse, faisant ressortir la pluralité des regards sur un même auteur.



La collection de la Maison Européenne de la Photographie

est représentative de la photographie internationale des années 1950 à nos jours. Les nombreux portraits d'écrivains, souvent devenus des œuvres majeures de l'histoire de la photographie, témoignent de la complicité entre gens de plume et gens d'image : celle de Robert Doisneau et de Jacques Prévert ou d'Édouard Boubat avec Antoine Blondin et Michel Tournier. Parmi les plus grands portraitistes, Irving Penn et Richard Avedon ont photographié le gotha culturel pour Vogue ou Harper's Bazaar. Carlos Freire effectue ses portraits sur commande ou lors de rencontres. Ceux d'Allen Ginsberg ou d'Hervé Guibert traduisent quadn à eux les liens souvent intimes entre photographie et littérature. À l'instar de Gisèle Freund, les portraits de KeiichiTahara et Marc Trivier expriment quelque chose de la littérature à travers le regard du photographe.



Tous ces portraits attestent des relations intenses et de la forte reconnaissance mutuelle entre écrivains et photographes du XIXe puis du XXe siècle. Ils révèlent la persistance de la démarche artistique des photographes vers les écrivains et comment les maîtres de la littérature ont souvent pressenti la qualité d'artistes des photographes.

Pour aller plus loin