Illustration
Bien des personnages de Victor Hugo ont pris corps dans notre imaginaire par les images qu’en ont données les dessinateurs qui, au XIXe siècle accompagnent l’essor des éditions illustrées. Mais les écrits du poète ont aussi et très tôt inspiré peintres et sculpteurs. Ainsi l’iconographie de l’œuvre littéraire constitue un fonds majeur des collections comprenant à la fois peintures, dessins, sculptures ainsi que de très nombreuses gravures, auquel font échos les éditions illustrées conservées à la bibliothèque.
Les premiers illustrateurs de l'œuvre de Victor Hugo sont avant tout ses amis : Achille et Eugène Devéria, Louis Boulanger, Alfred et Tony Johannot, Célestin Nanteuil, membres du Cénacle romantique. Ils travailleront non seulement pour les premières éditions illustrées dont le romantisme marque un renouveau, que pour le théâtre de Victor Hugo à travers maquettes de costumes ou représentations de scène théâtrales.
Louis Boulanger, très proche du poète, réalise aussi bien des aquarelles sur des thèmes de Notre-Dame de Paris, pour le Salon, que des lithographies (Les Fantômes, la Ronde du Sabbat) ou encore des peinture (Le Feu du ciel, plus tard la seconde version de La Ronde du Sabbat) initiant ainsi cette diversité que l’on retrouve à travers les collections du musée.
Victor Hugo s’est toujours opposé à ce que les éditions originales de ses œuvres soient illustrées mais il l’autorisait volontiers dès le second tirage et pour les éditions populaires. L’un des phénomènes les plus marquants est le coup de génie de Gustave Brion qui sitôt la publication des Misérables a l’idée de diffuser ses dessins par la photographie. Le succès de ses albums impose les représentations types des personnes du roman tel que le cinéma les popularisera encore plus tard.
Chaque grand roman de Victor Hugo donnera matière à plusieurs éditions illustrées. Les réussites de François Chifflart pour Les Travailleurs de la mer – il exécute aussi de spectaculaires dessins pour La légende des siècles –de Georges Rochegrosse pour L’Homme qui rit ou encore de Luc-Olivier Merson pour Notre-Dame de Paris sont notables. Les éditions qui se succèdent additionnent les collaborations, confrontant illustrateurs professionnels et peintres académiques, surtout lorsque dans le dernier quart du XIXe siècle, les grandes éditions des œuvres complètes, comme l’Édition Hugues et l’Édition Nationale ne deviennent de véritables entreprises réemployant d’anciennes illustrations ou en créant de nouvelles. Le fonds du musée est à ce titre très intéressant par sa richesse, réunissant dessins ou peintures originales, parfois les photos des dessins reportés sur les bois, les fumés ou épreuves d’essai, en différents états et les éditions elles-mêmes.
Paul Meurice qui était régulièrement mandaté par Victor Hugo pour superviser ces éditions et en surveiller l’illustration y a donc été particulièrement sensible. Aussi, pour la constitution du musée a-t-il cherché à réunir l’ensemble le plus vaste et le plus représentatif, avec des exemples, notamment, des peintures, souvent en grisaille ou camaïeu, réalisées par les artistes dont la célébrité d’alors était sollicitée pour servir la gloire de Victor Hugo (Le Satyre de Cormon ou de Fantin-Latour, Le Titan de Cabanel, Le Sacre de la Femme de Baudry…). Il aura aussi à cœur de compléter ce travail en passant commande pour l’ouverture du musée, de peintures illustrant des personnages ou des scènes célèbres de l’œuvre et de la vie de Victor Hugo (La Première d’Hernani d’Albert Besnard, Une larme pour une goutte d’eau d’Olivier Merson, Les Burgraves de Rochegrosse…).
Fidèle à cet exemple le musée continue à enrichir la collection, l’étendant aussi dans les domaines du cinéma, du théâtre ou de la bande, afin de suivre la postérité visuelle des œuvres de Victor Hugo.
Claude Gueux, En 1902
Steinlen, Théophile Alexandre (1859 - 1923)
Une larme pour une goutte d'eau (Notre-Dame de Paris), En 1903
Merson, Luc-Olivier (1846 - 1920)
XVI - Le monstre vaincu, Entre 1920 et 1921
Granchi-Taylor, Achille (1857 - 1921)
La cahute, Vers 1886
Rochegrosse, Georges-Antoine (1859 - 1938)
Cosette balayant, Entre 1879 et 1880
Bayard, Emile Antoine (1837 - 1891)
Quasimodo (Livre I, Chapitre V), Vers 1888 - 1889
Merson, Luc-Olivier (1846 - 1920)
Gavroche, En 1862
Brion, Gustave (1824 - 1877)
Gastibelza, Vers 1886
Rochegrosse, Georges-Antoine (1859 - 1938)
Claude Frollo et la Esmeralda, Vers 1831
Boulanger, Louis Candide (1806 - 1867)
Voici l'argent, Vers 1934 - 1935
Bernard, Emile (1868 - 1941)
Ronde du Sabbat, En 1828
Boulanger, Louis Candide (1806 - 1867)
Eviradnus, En 1903
Grasset, Eugène-Samuel (1845 - 1917)
[Marie Tudor, journée II, scène VII : Marie Tudor et Fabiani] Marie d'Angleterre, En 1833
Nanteuil, Célestin (Célestin François Nanteuil-Lebœuf, dit) (1813 - 1873)
"Aimons toujours, aimons encore", Vers 1886
Dagnan-Bouveret, Pascal Adolphe Jean (1852 - 1929)